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La série photographique exprime un « in » et « out », un confiné ou libéré, quand le regard humain, figé derrière la perspective ordonnée de ses infrastructures de confort, se confronte à la brutalité chaotique des éléments. Depuis 2020, confinements, stop-and-go, distanciations solciales, essentialités, masques, concurrence des priorités et des autorités, chaos des messages publics et isolements individuels comme collectifs, ont forgé des hiatus sociaux, voire une prise de conscience sur la place de l'Homme dans le monde : finies les certitudes derrière le tamis. La montagne et les sports d'hiver en particulier, auront été sidérés, figés, de l'année blanche aux menaces de guerre energértique, via un climat qui aura lancé le premier les hostilités. Car qui observe qui ? Qui défie qui ? Qui est réellement enfermé derrière ses écrans de verres : la Montagne au dehors ou l’Homme en dedans ? La montagne est-elle confinée dans un cadre civilisationnel humain d’exploitation ou de loisir ? Ou l’Homme s’est-il confiné dans ses certitudes technologiques, celles grâce à qui enfin il dominerait la Nature devenue sa proie et son loisir. Pourtant rien d’acquis, l’Homme subit toujours. Il doit encore se cloîtrer pour survivre, s’adapter. La Montagne, figée mais remuante, est une métaphore des éléments du vivant (organique) et de l’inerte (minéral), hors d’échelle humaine et du temps de ses horloges. Les personnages photographiés de dos ou en gestes votifs derrière leurs smartphones, face aux sculpturaux mais chaotiques paysages, observent le monde, leur profond intime, car ces amoncellements de roches, cristaux et glaces inertes en apparence, ne sont-ils pas les constitutifs chimiques des organismes vivants, et donc de l’énergie de la pensée? Nous sommes inclus dans ce tout, mais non au-dessus, dans l’ordum et le chaos, avec nos perspectives géométriques lisses, comme les auto-projections linéaires sous-jacentes de nos vies, face au désordre ou l’informe hasard : Nous sommes donc en retour observés par ces colosses, comme de fragiles figurines en leurs délicates et dérisoires boîtes de verre. L’œuvre présentée est un exercice intellectuel de questionnement circonstanciel, ou philosophique dans le temps long, sur notre place dans l’Univers, celui que nous partageons plutôt que maîtrisons par nos seules croyances, notamment celles du progrès machiniste. Dans le contexte actuel où s’ajoute à la question environnementale (pollutions) l’instabilité climatique, entre lamentations de bonne conscience et indifférence fataliste, sommes-nous véritablement acteurs des changements craints, ou spectateurs conscients de notre existence au sein d’un chaos qui n’est qu’apparent, depuis nos lucarnes ordonnancées, elles aussi qu’apparences…

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